l n'y a qu'une seule chose de plus triste qu'un dimanche... Un dimanche où il pleut. Et ce n'était pas rare dans notre Angleterre profonde de voir de nombreuses gouttes s'écouler au dehors avec une telle régularité qu'on aurait décidément pas pu mettre un pied dehors de toute la journée. Et c'était un dimanche comme ceux là. Sous le préau j'observais les trombes d'eau s'écouler avec le regard morne d'une fille que ça démotive complètement. Et dire que je voulais sortir et respirer, peu importe mon caractère studieux, quand j'avais prévu de faire autre chose qu'étudier une journée, je n'aimais décidément pas que mes plans doivent changer. Malheureusement je n'avais décidément rien d'autre à faire, alors c'est avec un air blasé que je me détournais pour retourner à l'intérieur du château. Je croisais une fille de ma maison avec qui j'échangeais quelques banalités puis me dirigeais d'un pas lent jusqu'au dortoir pour ranger ma cape et mon écharpe et me munir des cahiers et livres dont j'aurais besoin pour réviser. Nouvel objectif : la bibliothèque.

Lorsque j'y arrivais, j'évitais subtilement les endroits où je savais que des gens de Serdaigle ou autre voudraient me parler, j'étais étrangement très appréciée, surtout dans le rang des studieux, mais je n'étais pas d'humeur à faire semblant avec eux aujourd'hui, je pris donc une petite table reculée ou j'étalais toutes mes affaires et me perdais aussi vite dans les rayons de la grande bibliothèque. Cette odeur de vieux livres me réconfortait, c'était bien une des chose qui arrivait à me rendre le moral par un dimanche triste comme celui-ci. Je regardais les livres, tentant d'en trouver dans lequel m'enfuir pendant toute l'après-midi, mon regard s'attarda et sélectionna finalement un où le dos était ornés de motifs en argent. Il était malheureusement très haut, trop haut pour moi, regardant autour de moi après une échelle, et n'en trouvant pas, je me dressais sur la pointe des pieds pour essayer de l'atteindre, mais à peine fut-il sortit de son rayon qu'il me tomba soudainement sur la tête, je lâchais un petit cri et posais mes mains sur ma tête en grimaçant :" - Aïe ! " Je n'étais habituellement pas si maladroite... Comme quoi cela devait bien arriver même aux meilleurs. Je frottais vivement mon crâne, me doutant qu'une jolie bosse allait bientôt arriver.

i je pensais ne pas être des élèves des plus idiots, et aux contraire si je comptais parmi les plus intelligents de ma section, je n'en étais pas moins fort maladroite à mes heures perdues. J'aimais pourtant maîtriser ce qui m'entourait, je ne supportais peut-être pas suffisamment l'aléatoire, me laissant facilement aller à organiser mes journées précisément, point par point. Je n'étais pas vraiment une fille pleine de surprises, enfin, de mon point de vue. Je détestais les surprises, cela m'angoissait d'ignorer ce qu'on pouvait mijoter dans mon dos, et si je feignais un sourire plus ou moins convaincant, intérieurement, cette névrose me rendait folle. Pourtant les gens m'appréciaient, à croire qu'au moins j'avais un bon talent de comédienne.

Mais voilà, la désagréable miss maladresse était de retour, et une bosse devait déjà poindre le bout de son nez sur mon crâne. J'espérais de tout coeur qu'elle ne serait pas trop visible, car j'étais bien soucieuse de mon apparence, toujours parfaite, cheveux impec, maquillage pas trop prononcé, classe. J'allais me mettre à jurer contre moi-même d'avoir été assez idiote pour ne pas m'être écartée à temps mais je remarquais de justesse que je n'étais pas seule et qu'il faudrait donc contenir ce flot d'injures. Je redressais la tête vers le jeune homme qui s'inquiétait de mon état : « Ça va ? Tu n'étais pas trop fait mal? » Le ton qu'il aborda fit s'hérisser les poils sur mes bras, car il allait de pair avec son sourire, charmeur. Thomas... Enfin, si je me souvenais bien. Il s'agissait du frère de Sasha, un Serpentard, bien que cela n'avait pas de réelle importance pour moi.

Je répondis un peu trop vivement : « Oui, ça ira ! » Puis me rendis compte que j'avais peut-être l'air un peu désagréable, cela avait toujours été un problème chez moi, comme un instinct me poussant à fuir devant le moindre homme susceptible de finir par me draguer ou que sais-je. « ... Merci, c'est gentil... » Dis-je, essayant de paraître plus sympa, il n'avait rien fait de mal après tout, il me tendait même le livre. Je l'attrapais doucement en vérifiant qu'il ne s'était pas abîmé lors de la chute. Je m'écartais alors du rayon pour laisser le jeune homme passer :« Désolée, je t'empêche d'accéder aux livres... »Je me tournais en frottant ma tête légèrement, je ne m'étais pas manquée, car lorsque je regardais mes doigts ensuite, je constatais que je saignais, pas beaucoup, hm, mais bon.... Le coin métallisé avait du tomber directement sur mon crâne... Enfin, cela n'avait pas l'air très grave mais c'était toujours embêtant une blessure à la tête, car c'était un endroit difficile à soigner en raison de la masse de cheveux qui la recouvrait. Et c'était vrai que je n'avais pas été épargnée avec ma masse capillaire.